Les gogos contre-attaquent by Pohl Frederik

Les gogos contre-attaquent by Pohl Frederik

Auteur:Pohl, Frederik [Pohl, Frederik]
La langue: fra
Format: epub
Tags: sf
ISBN: 2207303969
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1984-01-05T11:47:23+00:00


Le vendredi, je me sentais complètement lessivé. Quand Mitzi me croisa dans le hall, elle eut l’air choqué. « Tu as maigri, Tenny ! Tu devrais dormir plus. Manger un peu mieux… » Mais Haseldyne la tira par le coude, l’air irrité, et elle disparut bientôt dans l’ascenseur, en me jetant un dernier regard préoccupé.

Il était exact que je perdais du poids. Je ne dormais pas assez. Je pouvais sentir mon humeur s’altérer, et jusqu’à Nelson Rockwell qui semblait ne plus avoir autant envie de bavarder avec moi.

J’aurais dû être heureux. Le fait de ne pas l’être m’intriguait fort, car jamais de ma vie mes perspectives n’avaient été si brillantes. Mitzi et Haseldyne étaient prêts à effectuer leur mouvement. Chaque heure faisait la démonstration que je constituais le candidat idéal pour les accompagner dans leur opération de rachat. Je me forçais à rêver éveillé au moment béni où je serais là-haut, au cinquante-cinquième, avec une fenêtre, dans mon bureau d’angle, et qui sait, peut-être une cabine de douche… et puis, enfin, ils se décidèrent. Ils accomplirent leur mouvement. Ils l’accomplirent ce vendredi justement, à quatre heures un quart de l’après-midi. J’étais sorti visiter un centre de réadaptation pour psychonévropathes, en quête d’un candidat au poste de juge en cour d’appel, et lorsque je regagnai la tour, elle était sens dessus dessous. Tout le monde chuchotait à tout le monde, et tout le monde avait l’air abasourdi. Tout en montant vers mon bureau, j’entendis chez le petit personnel prononcer le nom de « Mitzi Ku ». À la sortie de l’ascenseur, j’attendis la jeune secrétaire stagiaire bavarde qui était montée avec moi et lui lançai, avec un sourire suffisant : « Alors, c’est Mitzi Ku, la nouvelle patronne, hein ? »

Elle ne me rendit pas mon sourire, se contenta de me regarder d’un drôle d’air : « Nouvelle patronne, oui. Ici, non. » Et elle me bouscula pour passer.

Tremblant, je parvins enfin à gagner le bureau de Val Dambois. « Val, mon chou, l’implorai-je. Que se passe-t-il ? Ils ont racheté la boîte ? »

Il me frigorifia d’un regard. « Vos mains ! fit-il. Otez-les de mon bureau. Vous faites des marques sur le vernis. »

Ça oui, il y avait eu du changement ! « Je vous en prie, Val, dites-moi ! » le suppliai-je.

Amer, il m’expliqua : « C’est votre petite amie, Mitzi, et ce balourd d’Haseldyne, ça, d’accord, mais ils n’ont pas racheté la boîte. Ils ont quand même réussi à piéger tout le monde. La manœuvre du vieil Icahn.

— Icahn ! » fis-je, le souffle coupé. Il opina.

« Le cas d’école, exactement comme ce vieux Carl Icahn. Ils ont flanqué la trouille au Vieux en lui faisant croire à une O.P.A. sur la boîte – poussé les actionnaires à racheter leurs parts à dix fois leur valeur, empoché l’argent et son partis acheter une autre agence ! »

Et je n’avais rien soupçonné.

Je regagnais la porte à l’aveuglette, à peine conscient de ce que je faisais, lorsque dans mon dos, soudain, Dambois fit résonner ces mots magiques :

« Encore une chose.



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